Postulat de départ : respecter la singularité de chacun.
L’astrologie et la numérologie sont des outils de compréhension du vivant, et notamment de l’homme.
Mais la manière dont chaque personne vit son thème est unique, conditionnée aussi par d’autres éléments (origine sociale, environnement de vie, événements biographiques…). Ce n’est d’ailleurs qu’en consultation que le consultant peut se rendre compte à quel point la personne vit au plus près son thème. Au départ, celui-ci, tant au niveau astrologique que numérologique, est une structure vide. Comme une photographie à un instant T (la naissance) d’un potentiel dont on ignore à quel point, avant de rencontrer l’autre, il sera ensuite exploité. S’il n’y a d’ailleurs qu’une seule « vérité » à communiquer à la personne, c’est de lui faire comprendre qu’elle doit tendre au plus près à ce qu’elle est, fondamentalement (cf la devise de Paraselse : « Ne soit pas un autre si tu peux être toi-même »), et qu’il faut parfois, et même souvent, toute une vie pour cela.
D’où l’importance de d’abord comprendre, par une rencontre, la façon dont la personne vit son thème, à ce jour. Ce qu’elle a pu intégrer de la structure vide de départ. Je précise bien « à ce jour », car tout est toujours aussi évolutif, même si, en écoutant l'expérience passée de la personne, on peut alors faire des suppositions sur la manière dont les climats à venir pourront être vécus.
Sortir de la dichotomie binaire "négatif / positif"...
Certains consultants, qu’ils soient astrologues ou numérologues, parlent d’influences « négatives » ou « positives ».
Personnellement, je préfère utiliser des termes plus factuels et parler, comme par exemple avec les aspects astrologiques, de mouvements « dissonants » (en rupture de rythme, comme le sont par exemple les carrés et les oppositions) et « consonants » (sur un rythme proche, comme le sont par exemple les trigones ou les sextils), sachant que les conjonctions sont plus ambivalentes, notamment lorsqu’elles ont lieu sur deux signes différents. Parce que j’ignore, avant de rencontrer la personne, la manière dont elle peut vivre tel ou tel aspect de son thème.
Il y a ainsi des personnalités qui sont stimulées par des contextes en apparence compliqués, comme lors de transits dissonants, qui peuvent passer facilement d’un point à un autre, que cela peut même aider à réagir de façon constructive. Il y a même des personnalités stimulées par les difficultés, et paradoxalement plus apathiques lorsque cela ronronne trop.
Ainsi la fameuse phrase de Niestzche, « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort », devrait aussi être considérée à l’instar de ce qu’on ressent de la manière de fonctionner de la personne. Pour certains, elle est sûrement pertinente (cf. par exemple les thèmes très fréquents de personnalités politiques, aux aspects souvent très dissonants, qui peuvent vivre des grandes traversées du désert et renaître, tel un sphinx, de leurs cendres…). Pour d’autres, bien au contraire, ce qui ne les tue pas les rend encore plus faibles… Cela dépend considérablement du background de l’individu, de la manière dont chacun intègre des nouveaux aspects / transits / climats, et ce qu’il en retire en terme d’évolution personnelle.
Le prévisionnel
"La prévision est un art très difficile, surtout lorsqu’elle concerne l’avenir". (Pierre Dac)
C'est une boutade, mais pas que. Car même si l’astrologie et la numérologie peuvent donner des indications sur le climat à venir, ces outils ne sont pas des outils prédictifs. Comme l'écrit par exemple Bernard Blanchet dans son livre "L'homme astrologique" : "Cela ne dit pas que vous aurez la grippe cet hiver, mais si vous serez particulièrement sensible à ce virus".
De plus, pour la raison évoquée plus haut que chaque personnalité, et aussi forcément chaque parcours, est unique, le prévisionnel ne permet pas, sans la consultation, de savoir comment tel ou tel événement pourrait être vécu, et avec quelle intensité.
En effet, chacun vit et réagit aux événements de manière singulière, toujours aussi à cause des autres conditionnements de ce qu’il a pu vivre dans le passé. Ainsi, une personne qui n’a jamais par exemple déménagé pourra vivre un changement de lieu d’habitation dans un même quartier, voire un même immeuble, comme un grand chamboulement, alors qu’une autre personne qui voyage et déménage très souvent et qui s’installe par exemple à l’étranger considérera que c’est un élément de détail peu influent. De même, celui qui a une vie sociale active, qui rencontre beaucoup de personnes, qui a eu de nombreuses relations amoureuses, ne vivra pas une nouvelle rencontre de la même façon que celui ou celle qui vit depuis toujours dans la grande solitude, et pour lequel/laquelle une nouvelle relation peut représenter un vrai bouleversement…
Ces simples exemples sont donnés pour faire prendre conscience de l'importance, en consultation, de bien comprendre comment la personne fonctionne (et a fonctionné dans le passé) avant d'imaginer la manière dont elle pourrait fonctionner dans le futur...
Ethique de la consultation
Pour finir, cela serait une usurpation de mon rôle que de prétendre pouvoir, par le biais du thème, ou pire encore, d’outils prévisionnels, expliquer un événement, aussi tragique par exemple qu’une maladie ou un décès. Ce que chacun pense au fond de lui-même (ou ne pense pas…), qui peut être de l’ordre d’une simple conviction, d’une croyance ou même d’une foi, appartient à chacun. Chercher le sens de la vie (et de la mort) est une démarche personnelle. Et aucun astrologue et/ou numérologue ne devrait chercher à donner un sens métaphysique à ce qui relève de l’intime et de la liberté de tout un chacun. Sauf à vouloir se prendre et se prétendre pour un… prêtre ou un gourou ! Ce qui sort alors, selon moi, du champ de l’astrologie et de la numérologie. Et que je me refuse à faire.